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Chambresourde

Lourd sommeil et sautoirs emmêlés

Des facettes sans frontières de la bêtise humHaine.

Bonsoir! Je me présente: je suis la haine.

Je porte des vêtements élégants, je souris au monde entier, j'accroche l'univers avec ma voix chaude, mon appartement est rangé, décoré, j'aime l'humanité et le soleil.

Je me présente: je suis la haine.

Quand je souris au monde entier, mes dents acérées reflètent la lumière. J'ai du goût. J'aime. Oui, j'aime. Fort, avec des mots, des convictions, des preuves et des hypothèses. Quoi, on ne m'aime pas, moi? Faux. Je suis dans le cœur de chacun de vous. Comme un parasite? Non. Comme un... rafistolage. Un acquis de conscience, un phénomène nécessaire.

Je me présente: la haine.

Oh, on dirait que des sanglots montent dans les gorges du monde. Mais... Je n'y suis pour rien. C'est vous. Ce n'est pas moi. Je n'agis pas sans vous. A vrai dire,c'est vrai, mon corps est le vôtre.

Je présente: la haine. Enchanté. Mon rôle est de séparer. De cliver l'arène. Ceux qui m'aiment, ceux qui m'hainent jusque dans l'abîme des phrases.

La haine. Je suis votre sang. Envers qui? Envers ceux que je choisis, pour une quelconque raison qui amuse mon esprit.

Haine. Ce qui me plaît, c'est la différence. J'aime l'associer à l'infériorité. J'aime faire s'aimer ceux qui sont identiques. J'aime fermer les portes. J'aime tellement clore.

J'aime tellement clore.

Je porte des vêtements élégants, car mon corps n'est que pourriture. Je souris au monde entier pour mieux grimacer quand il tourne le dos. Ma voix chaude est artificielle. Ce qui fait qu'on m'entend, c'est l'insulte qu'on vomit. Je suis un souffle qui accompagne les coups. Je suis une haleine d'outre-tombe.

Je pénètre les esprits avec le consentement de la facilité. Il est tellement plus doux de m'avoir dans le cœur plutôt que de réfléchir. Je charme, je charme, je charme.

Je recule, aussi. Pour embrasser avidement de mes yeux éternels les cassures universelles que je crée.

Mon travail me permet de vivre comme un dieu. On m'emploie dans les armes, dans les larmes et dans les ricanements. Et dans chaque petit esprit, je possède un hôtel particulier, impeccablement décoré, que j'investis quand j'en ai envie.

Impeccablement décoré. Il ne me reste plus qu'à faire en sorte que personne ne découvre jamais que ses murs tombent en ruine, que son plafond est éventré, et que la poussière ronge depuis mille ans tous ses tapis chamarrés.

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